Elle s’appelle Alexandra Mignien, elle est réalisatrice et elle vient de lancer sa chaîne YouTube de courts métrages de fiction. « Je suis nue » est son premier court métrage et il parle d’un sujet important et malheureusement trop d’actualité : le revenge porn et ses conséquences sur les victimes.
Le revenge porn : un vrai fléau
Le film a gagné plusieurs prix en festival partout dans le monde et notamment le prix « Elles font YouTube » récompensant les créations des femmes sur YouTube en septembre dernier.
Le revenge porn est est un contenu sexuellement explicite qui est publiquement partagé en ligne sans le consentement de la ou des personnes apparaissant sur le contenu dans le but d’en faire une forme de « vengeance » (souvent commis par un ex partenaire, après une rupture amoureuse ou pour agresser et embarrasser la personne présente sur les photos ou vidéos).
Le revenge porn et le cyber-harcèlement touchent principalement les femmes. Les victimes sont souvent atteinte dans leur dignité et leur intégrité et on les tient souvent responsable de ce qui leur arrive, ce qui fait que peu de victimes portent plaintes car peu de gens savent que c’est un crime puni par la loi allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et à 60 000 € d’amende.
« Avec ce film, j’essaie de rendre visible et accessible à tout le monde le mal être des victimes pour permettent de sensibiliser le plus de gens possible sur des notions méconnues. Le film suit une jeune femme (interprétée par Laura Léoni) se baladant nue chez elle puis dans la rue, au bureau et en soirée, sans que quiconque n’y prête attention. Pourtant on sent un malaise grandissant chez la jeune fille. On lui a métaphoriquement retiré sa dignité et elle est exposée aux yeux du monde, sans savoir qui a vu ses photos ou non, qui la soutient ou qui la juge.° nous explique Alexandra à propos de sa première oeuvre.
Un projet porté avec force et courage
Ce film, tourné en moins de 24h, n’aurait pas pu se faire sans l’aide de Laura Léoni, qui interprète le rôle principal et qui ’a aidé à l’écriture ainsi que grâce à la participation de son équipe technique, en grande partie féminine.
En effet sur les 8 postes les plus importants de l’équipe, 5 sont tenus par des femmes. Ce n’était pas forcément volontaire mais elle en est contente parce qu’elle est technicienne dans le cinéma depuis longtemps et elle sait combien c’est compliqué en tant que femme de se faire respecter et engager.
Pour elle, ce n’est que le début et elle compte réaliser d’autres films avec à chaque fois un point de vue féminin et engagé.